vendredi 11 novembre 2016

Pourquoi l'élection de Trump peut être une chance ?

Le plus grand apport que les communistes ont apporté à la société française durant les trente glorieuses, est l'idée de solidarité. Le citoyen lambda, aujourd'hui, dans le pays France, se comporte comme une petite machine autonome sans aucune des valeurs transcendantes, découlant in fine... de la religion (solidarité, entraide), que le communisme avait pu recycler à sa sauce, et apporter à l'ensemble de la société. Pendant les trente glorieuses, la religion catholique d'un côté, et le communisme de l'autre (communisme qui ressemblait alors à s'y méprendre à un nouveau genre de religion messianique), structuraient la société française, et leur antagonisme idéologique, était au fond porteur de valeurs. Aujourd'hui l'individu en est réduit à être une petite machine autonome, dont les valeurs sont ultra libérales, donc se réduisent à la recherche individuelle du sexe de l'argent de l'estime de soi, sans aucun souci pour le reste de la société, ce qui explique qu'un phénomène tel que l'exclusion sociale (par le chômage, notamment, mais pas seulement), ait explosé depuis les années 80.
Ce n'est pas seulement une question économique, comme voudraient le faire croire les orthodoxes de la vision économique du monde, et qui voudraient, comme remède réduire la dépense publique : n'est-ce pas pour cette seule question dérisoire que Hollande avait été élu ? Alors qu'il faudrait au contraire établir une sorte de plan d'urgence en faveur des exclus du système, en augmentant cette dépense publique, et notamment en faveur de l'éducation, qui est la question cruciale : mais à condition que l'éducation se réapproprie des valeurs, et ne se contente pas d'être la servante d'un système, où l'on ne raisonne qu'en termes de chiffres en particulier, là où il faudrait penser : solidarité, respect de son prochain, compassion, et non pas guerre de tous contre tous, non pas compétition, non pas valeurs issues de l'ultra libéralisme, en général...
...Or ce n'est pas le cas, l'école est aujourd'hui la gardienne des valeurs ultra libérales, peut-être et même sans doute... malgré elle. Je sais qu'Emmanuel se méfie énormément des grands mouvements de rupture, car ils aboutissent souvent en définitive, à des massacres, voire des génocides, (on se rappelle de Pol Pot, qui voulait "rééduquer" la classe bourgeoise... en la massacrant), lorsqu'on se targue de vouloir "rééduquer" les gens : or les gens ont été éduqué durant 40 ans à une doctrine cynique, nihiliste, qui ne porte aucune valeur positive, si ce n'est des valeurs de prédation. Ce n'est pas du tout une question économique, c'est une question de perte de valeurs généralisée. La question est maintenant... comment faire pour revenir en arrière sans massacres ? L'élection de Trump a des aspects positifs, si l'on est optimiste : les gens ont dit, par cette élection et en connaissance de cause, NON à la mondialisation, NON aux valeurs de prédation et d'égoïsme qui structurent la société, NON aux valeurs de l'ultra libéralisme, qui sous couvert de cosmopolitisme, imposent aux peuples occidentaux, des conséquences dont ils ne veulent pas : en premier lieu l'immigration massive, et les délocalisations industrielles, mais aussi les guerres lointaines au Moyen-Orient pour consolider le nouvel ordre mondial... et autre fléaux contemporains... En espérant que l'élection de Trump ne constitue pas à terme un lavage de cerveau généralisé des populations occidentales, à coup de valeurs axées sur la vulgarité et la pipolisation. Mais je ne le pense pas, les mouvements de réaction populaire, prennent la couleur sociétale de façade, des pays qui les portent, mais au fond ce qu'ils ont à nous dire, ces mouvements, sur l'état de notre société, est bien plus important que la personnalité de ceux qui les représentent (comme la personnalité inquiétante que les médias nous ont présenté de Trump). 
Les peuples veulent avoir la maîtrise de leur destin, et ils ont raison ; quand les élites ne cessent de chercher à le tromper "pour son bien". Espérons que les gens un jour, aient le courage de se le dire à eux-même, et qu'ils n'accordent aucun crédit à ce que nous sommes devenus, tous collectivement, parce que nous avons suivi des bergers, qui nous ont égaré dans de mauvais chemins... 
...Je suis enseignant et je constate que même dans mon métier, parmi la génération des enfants des "baby boomers", les collègues les mieux notés sont ceux qui sont bêtement le mieux "adaptés" (du point de vue d'un darwinisme social), et qui le mieux ont fait leurs, les valeurs de l'ultra libéralisme... qui sont rappelons le, des valeurs négatives, des valeurs de cynisme, dans le sens où elles mettent tout ce qu'il peut y avoir de créatif en l'homme... au service de l'argent, en définitive. 
Pour prendre le cas d'Emmanuel Mousset, c'est un être de spiritualité... mais qui glorifie malgré lui des valeurs de cynisme propres au néolibéralisme, il est le chantre de l'ultra libéralisme porté par Macron, et ainsi il fait le jeu du FN, quand il prétend le combattre, et en est en définitive "l'idiot utile"...
Emmanuel Todd a raison quand il parle de "catholiques zombies", nous sommes tous devenus en France des catholiques Zombies avec une vision partielle de la réalité. Les Français sont encore animés par des valeurs de générosité, mais il n'ont plus une vision de l'ensemble, comme ils sont incapables de faire le lien entre mondialisation et immigration massive, et lorsqu'on leur demande de faire preuve de compassion envers les réfugiés, ils répondent OUI comme un seul homme... et ils continuent à dénigrer les écarts de revenu, et les salaires exorbitants des grands patrons du CAC 40. Mais ils ne voient pas que les salaires exorbitants, et l'accueil des réfugiés participent du même système, on ne peut cautionner l'un et déplorer l'autre. Pendant ce temps les cyniques continuent à s'en mettre plein les poches, et à profiter outrageusement du système.
Un retour du nationalisme, je préfère le mot patriotisme, permettrait peut-être de mettre dans la tête de ces personnes qui viennent en masse en Europe, pour des raison légitimes ou non, qu'il faut qu'ils se battent pour regagner leur dignité dans leur propre pays, alors même que c'est l'idéologie libérale et ses conséquences géo-stratégiques qui ont entraîné la ruine de leurs pays, avec la ruine idéologique de l'idée de nation, entraîné par l'idéologie cosmopolitique du néolibéralisme.

Pour conclure, depuis 30 ans, c'est une politique systématique de destruction des Etats nations qui a été entreprise par les pays occidentaux au Moyen-Orient. Saddam Hussein, Kadhafi, Bachar el-Assad, étaient préférables au chaos actuel et à la résurgence de l'islamisme sur les ruines de ces nations, qui nous renvoie au moyen âge le plus nauséeux. Le plus grand responsable dans l'histoire, c'est bien le tournant néolibéral des années 80, donc la plus grande responsabilité est le comportement mortifère de la génération des "baby boomers", qui par soif de "liberté" et rejet des valeurs traditionnelles, pourtant vectrices de sens, a totalement adhéré en masse à l'idéologie néo libérale. En espérant que l'élection de Trump y mette fin... encore une fois Emmanuel Mousset cautionne cette idéologie cosmopolite sur la forme, mais nihiliste dans le fond... je le déplore.


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